Série de l'été #1 : L'imperfection, le must-have de la saison
Le cheveu qui frisotte, le make-up qui coule et les bourrelets, c'est ok. Et même recommandé.
J’en rêvais : un kimono de plage ultra-chic, à porter négligemment sur mon maillot. Et moi, en train de siroter un cocktail sur le transat rayé d’une plage privée.
La mer est turquoise, le sable fin et je suis l’incarnation de la perfection dans ce paysage digne de la série The White Lotus.
Vous voyez la scène ? Moi aussi. Et ce kimono de plage, il me le fallait.
Banco ! Un jour, j’ai fini par tomber dessus dans une petite boutique du centre-ville : un kimono en crochet doré, avec des petites franges et une ceinture, d’une marque très connue dans le Sud. Dois-je préciser qu’il coûtait dans les 200 euros ? Soit à l’époque un tiers de mes revenus mensuels ?
Non, bien sûr, inutile de le mentionner. Vous commencez à me connaître, moi et mes délires de shopping compulsif.
Ce kimono, je l’ai mis récemment chez The Freeconic, concept d’échange de vêtements. Parce qu’en fait, la scène que je vivais dans ma tête (celle du cocktail sur une plage privée) n’a jamais eu lieu. Et le kimono est resté dans mon placard pendant des années. Je ne l’ai jamais porté.
On devrait se foutre la paix en été
Alors en me séparant finalement il y a quelques jours de cette incroyable pièce mode, j’ai réalisé. Que j’avais fantasmé une image parfaite de moi l’été. Que même quand la saison se prête au lâcher-prise, je me crispais dans un souci de perfection inatteignable - sauf quand on s’appelle Bella Hadid et qu’on s’affiche dans les pages d’un magazine de papier glacé.
Qu’est-ce que je mettais en oeuvre pour atteindre cette “perfection” l’été ?
Je me lissais les cheveux aux plaques dans ma salle de bains sous les toits, qui avoisine les 30 degrés dès la fin du mois de juin.
Je ne sortais pas sans mes petits papiers buvards pour gommer toute trace de brillance sur le nez
Je dégainais mon rasoir jetable tous les matins pour avoir la peau des jambes plus lisse qu’un miroir
Entre autres…
C’est trop, non ? Vous êtes d’accord ?
Tout ça pour vous dire qu’on devrait vraiment se foutre la paix l’été.
Une quête qui n’a plus aucun sens
Vous êtes peut-être sur le chemin des vacances ou déjà arrivé.e.s.
Vous travaillez peut-être encore mais vous vous baignez dans un lac ou une rivière le week-end, ou vous allez simplement vous balader dans un parc le dimanche. Et vous avez aussi peut-être envie d’être parfaite à ces moments-là.
Alors que la chaleur nous fait transpirer, nous décoiffe, fait couler notre maquillage… Qu’on a envie de se jeter la tête la première dans l’eau sans se soucier de savoir quelle tête on aura après.
Que nos pieds s’échauffent sur le bitume et que nos ongles prennent la poussière toute la journée.
Je crois que c’est là que notre quête de perfection perd encore plus son sens.
Celle qui nous fait nous ruer dans les boutiques et sur les e-shops à la recherche de la pièce qui nous rendra plus ceci ou plus cela.
Laissons juste tomber pour ces deux petits mois.
Ouvrons nos dressings avec bienveillance, piochons y nos pièces d’été et si ce n’est ni parfait ni tendance, relâchons la pression.
C’est l’été, les vacances. Notre mental comme notre corps l’ont bien mérité.